C’est la belle histoire d’une chaîne de solidarité tourangelle qui s’est constituée pour « exfiltrer », acheminer et accueillir à Tours un groupe de neuf Ukrainiens originaires de Kiev.
Ce groupe, trois mamans et leurs six enfants, étaient attendus en Touraine, où l'une des mères a de la famille. Samedi dernier, quatre Tourangeaux, dont une mère et sa fille, prenaient la route direction l’Ukraine à bord de deux voitures chargées de denrées, de médicaments, de duvets.
Un train pour Budapest, un avion pour Paris
Après 24 heures de route et des nuits sans sommeil, ils gagnaient l’Ukraine et ralliaient les neuf personnes, près de la frontière avec la Hongrie. Mardi, ces Tourangeaux faisaient passer la frontière hongroise au groupe, qui prenait des bus pour Budapest le lendemain. Mercredi, les Ukrainiens embarquaient dans un avion pour Paris.
À l’aéroport de Roissy, les réfugiés étaient pris charge par des membres du Tours Capitale Club, agissant en relais du quatuor tourangeau. Cette association qui réunit des Tourangeaux de Paris assurait la réception et l’accompagnement du groupe d’Ukrainiens, jusqu’à la gare Montparnasse, puis leur trajet en TGV jusqu’à Saint-Pierre-des-Corps. Un voyage pris en charge par l'Etat via la SNCF, sur présentation des passeports ukrainiens.
Des mamans " en détresse"
Les Ukrainiens étaient récupérés à la gare de Saint-Pierre-des-Corps, tard dans la soirée, par la Tourangelle Oksana Chartier, de Vouvray, membre de la jeune association Touraine-Ukraine, qui a organisé l’hébergement de ces réfugiés. La maire de Vouvray, Brigitte Pineau, avait fait affrêter un mini-bus pour conduire le groupe de réfugiés jusqu'à Vouvray. Les mamans et leurs enfants seront ensuite hébergés dans trois familles d'accueil autour de Vouvray. Une petite cérémonie avec un goûter est proposé par la commune vendredi 11 mars, à la salle des fêtes de Vouvray, à 17 heures, en présence des réfugiés.
Trois mamans et leurs enfants qui ont fui sous les bombardements
Le Tourangeau Yoann Gillet, membre du Tours Capitale Club, journaliste, a accompagné ces réfugiés depuis Paris jusqu'à Tours. Mercredi soir, à l'arrivée en gare de Saint-Pierre, il témoignait " de la détresse de ces trois mamans, qui restaient très dignes dans le train, malgré le fait qu'elles soient terriblement perturbées. Elles ont laissé leurs maris, leurs parents et leurs amis sur place. Elles souhaitaient rester chez elles, près de Kiev, mais elles ont dû fuir avec leurs enfants sous les bombardements". Ces femmes, âgées d'une quarantaine d'années, et leurs enfants, n'avaient pour uniques bagages, chacun, que des petits sacs à dos.